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From me...to the others
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22 février 2008

Mon père, ce salaud

Je crois n'avoir jamais parlé de mon père par ici. Et pourtant, même si face aux questions le concernant, je coupe court en disant que je n'ai pas de père, il est indéniable qu'il est là, quelque part dans un coin de ma tête. Pas de sentiments, pas de sympathie. Juste une présence, infime, mais évidente. Pourquoi? Je plante le décor :
Ma mère fut sa maitresse pendant 7 ans. Je suis née de leur relation adultérine, une conception désirée, des deux côtés. Ils se sont séparés quand j'avais 3 ans. Il nous a littéralement abandonnées. Il n'a jamais aidé ma mère financièrement, et elle, ne voulant pas d'histoires, et désirant protéger nos vies, n'a jamais rien réclamé. Il ne s'est jamais occupé de moi, ne s'est jamais intéressé à ce que j'étais, à ce que je devenais. Son credo : venir une fois par an, pour mon anniversaire, pour se donner bonne conscience. Et le reste de l'année : le néant. Pas même un coup de fil, rien. Et moi, obligée de rester silencieuse, pour ne pas que sa famille découvre mon existence.
Il m'a déjà dit qu'il m'aimait. Je ne le crois pas. Je ne le croirai jamais. Pour moi, il n'est que mon géniteur. Il est aussi celui qui a laissé ma mère dans la merde. Il l'a laissée seule, et elle, tellement fière, n'a jamais rien demandé à personne. Plus tard, quand je fus en âge de comprendre, elle m'avoua que ces années furent très dures. Elle ne vivait pas, elle survivait. Ces mots, je ne les oublierai jamais, et c'est aussi pour cela que je ne lui pardonnerai jamais.
Aujourd'hui, ma mère est sortie déjeuner avec 2 amies. L'une d'entre elles a vu mon père récemment. Ma mère m'a rapporté leur conversation :
[Lui : Vous avez vu M... récemment? (en parlant de ma mère)
L'amie de ma mère : Elle est venue à mon départ en retraite au mois de juillet. Elle était avec Aurélie... Elle est très belle votre fille...
Lui : ..... Je devrais aller la voir plus souvent.]
Oh ben oui, en voilà une idée qu'elle est bonne! C'est bien, au moins il se souvient qu'il y a 22 ans, un de ses spermatozoïdes a fécondé l'ovule de ma mère! Ben oui, parce-que d'ordinaire il donne signe de vie à mon anniversaire, mais là ça fait plus de 2 ans que je n'ai pas de nouvelles. Merde, il a peut-être oublié que les anniversaires c'était tous les ans... Faut dire qu'il n'est plus tout jeune, sa mémoire lui fait peut-être défaut.
Quand ma mère m'a dit que son amie avait vu mon père, ma première réaction fut : "Ah, il est pas mort?!". Puis elle m'a dit qu'il avait l'air déprimé, et ma réponse fut : "Chacun sa merde!". Je n'aurai pas de peine pour lui. Pas après tout ce qu'il nous a fait.
Je ne sais pas comment je réagirai quand j'apprendrai sa mort. Une question qu'il m'arrive de me poser. Un grand mystère. Mais lorsque je pense à sa disparition, je pense surtout à l'après où, étant donné qu'il m'a reconnue, je vais me retrouver chez le notaire pour la succession, face à sa femme et à sa fille. Oh les regards assassins et les insultes fuseront sûrement, mais je pense être suffisamment grande gueule pour pouvoir nous défendre, ma mère et moi. Je n'ai pas pour habitude de me laisser marcher dessus. Je tiens ça d'elle.
Quoiqu'il en soit, malgré cette haine évidente que j'éprouve, avoir de ses nouvelles ne m'a pas laissée indifférente. Je ne saurais décrire cette sensation. Je sais juste que je ne suis pas restée de marbre.
Cette présence dans ma tête, j'aimerais tant qu'elle foutte le camp. Malheureusement, je crois qu'elle restera toujours... et que mes plaies ne cicatriseront jamais complètement...

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Commentaires
L
Je comprends bien ce que tu ressens pour avoir vécu presque la même chose.<br /> Un père qui abandonne ma mère alors qu'elle est enceinte de moi, son refus de me reconnaître à la naissance, le vide, l'absence... Ne pas savoir d'où on vient, est-ce que je lui ressemble ? <br /> En 30 ans, je ne l'ai absolument jamais vu, il n'a jamais cherché à me voir.<br /> Il y a 5 ans, je l'avais retrouvé grâce à quelques infos glânées ça et là, j'avais trouvé le nom de sa boîte (il est indépendant), son n° de tel, son adresse, son adresse e-mail.<br /> J'aurais dû aller le voir directement mais je n'en ai pas eu le courage : il m'avait abandonnée à la naissance, voudrait-il de moi après 25 ans ?<br /> Et par peur de sa réaction, j'ai préféré envoyer un mail. Il y a répondu et nous avons ainsi échangé quelques messages dans lesquels il me disait sa joie de m'avoir retrouvée, il me disait qu'il avait essayé de prendre contact avec moi à plusieurs reprises mais que la famille de ma mère avait fait barrage, ce qui a été démenti par tout le monde.<br /> Après quelques messages, il m'a dit qu'il avait reconstruit une famille et qu'il ne voulait pas que je dérange sa nouvelle vie. Il n'a plus jamais donné de nouvelles. J'ai vécu ça comme un second abandon.<br /> Je me dis qu'un jour, j'irai le voir... pas lui parler car maintenant, j'ai la confirmation qu'il n'en vaut pas la peine, mais juste le voir, l'observer de loin quand il rentre chez lui, juste pour voir si je lui ressemble, mettre un visage sur le mot "papa"...
G
On ne guéri jamais complètement de ses blessures d'enfance, j'en sais quelque chose... Mais il faut analyser pour ne pas vivre uniquement que dans la haine qui fait du mal. Moi, c'est une toute autre histoire, que je vais pas te raconter ici... Ceci dit, je connais pire que ton père, si tu veux je te dirai ça dans un mail (non, c'est pas le mien) ; je sais ça console pas. Tu sais, je vis avec un passé pas rose et j'ai cinquante balais, j'peux pas passer ma vie uniquement en remachant ça. Consoles-toi en te disant que toi au moins tu sais qui est ton père et peut analyser les choses... Y'en a qui savent même pas ! Y'a plus indifférent encore que le tiens. <br /> Bonne nuit
T
moi je me passe plus que bien de mon père...mais toi peut-etre en as-tu besoin...il devrait assumer...tu devrais lui dire tout ca
A
Je lui ai déjà dit ce que j'avais sur le coeur, il y a une dizaine d'années, quand à un moment il m'avait (encore) zappée. Dans une lettre. Il a eu l'intelligence de venir en parler. J'ai cru un instant que cette mise au point, cette discussion changeraient l'avenir. Une erreur... Rien ne changera jamais. Dans le fond, je n'ai plus rien à lui dire. Reparler des mêmes choses me ferait sûrement plus de mal que de bien, puisque lui ne changera jamais d'attitude. J'ai appris à vivre avec cette image là. J'ai grandi ainsi, plus ou moins bien. Reste à continuer ma vie du mieux possible, sans lui.
E
il est vrai que cette situation reste particulière quoique à mon avis beaucoup plus répandue qu'on ne le pense!<br /> Je comprends tout à fait ton sentiment! Même si je ne vis pas exactement ta situation, il n'y a rien de pire que lorsqu'un de tes parents fait comme si tu n'étais finalement rien ou alors un lourd fardeau et surtout lorsqu'ils n'assument pas leurs actes!<br /> Des fois certains en prennent conscience et puis d'autres jamais!<br /> Le tout et je pense que tu l'as compris depuis bien longtemps au vu de ton post, c'est qu'il ne faut rien attendre d'eux!<br /> Seulement si ça te hante, si malgrés toi tu rumines certaines rancoeurs à son encontre, et bien je pense qu'il faut lui les dire d'une manière ou d'une autre, que tu penses qu'il s'en foute ou non, que ça change quelque chose ou pas pour lui on s'en fout, c'est POUR TOI!<br /> Moi je suis restée des années à culpabiliser, à déprimer, parce qu'au fond de lui mon père me rendait fautive de sa séparation avec ma mère (parce qu'on allait à la danse toutes les deux et que c'est là -bas qu'elle a rencontré quelqu'un d'autre, alors pour lui si je n'avais pas voulu aller à la danse ils ne se seraient pas rencontrés, bref...) et donc il me l'a fait payé pendant des années par des coups bas!<br /> Jusqu'au jour où je me suis rendue compte que j'étais morte de l'intérieur, plus d'envie, plus de joie, et je savais que ça venait de là!<br /> Alors un jour j'ai pris mon courage à deux mains, et je lui ai tout dit, à quel point il m'avait du mal mais que maintenant c'était fini etc... <br /> Depuis ce jour, mais je revis! Ca a été une délivrance! et je me suis rendue compte que finalement ça jouait sur beaucoup plus de chose que je ne le pensais!<br /> Alors si tu t'en sens la force et le courage et d'être capable de lui dire tout ça calmement, parce que dire les choses qui font mal, dans la sagesse font plus de mal et font plus réfléchir que les choses dites dans la colère, alors dis lui! Mets les choses au clairs et tout ira mieux, parce que les occulter, ça ne suffit pas et un jour tu regretteras! <br /> Et toutes les deux savons bien que les regrets ne servent à rien, la vie est trop courte! ;-)<br /> <br /> gros bisous à toi
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