Ok...

Un peu blasée, beaucoup dépitée, et surtout en colère! Je pense que toute personne passant ici a dû avoir des échos concernant la mobilisation des étudiants face à la loi Pécresse (L.RU). A Tours, là où j'étudie, la fac est bloquée depuis trois semaines, mais la mobilisation avait déjà commencé auparavant. Je suis partisane du blocage, je ne m'en cache pas, même s'il est vrai plus le temps passe, plus j'ai des doutes. Pas des doutes par rapport au fait que ce moyen d'action soit dans le fond efficace (je persiste à dire que ce qui a fait reculer le gouvernement pendant le CPE, c'est la paralysie nationale au niveau universitaire), mais des doutes qui s'installent quand je vois qu'en face, le gouvernement fait la sourde oreille... Ou bien fait semblant de comprendre les revendications alors qu'il n'en est rien. Ce matin, j'étais dehors, je regardais un peu les journeaux... Rien concernant la mobilisation. Je regarde l'actualité sur internet, et là ma colère fut encore plus grande. Pff non en fait, pas vraiment de la colère, du dégoût surtout.
Morceaux choisis (source : Paris, A.FP) : "Mme Pécresse a lancé son invitation dimanche soir, voyant dans "la position de l'Unef de ne pas joindre sa voix à celle de la coordination" étudiante nationale, réunie ce week-end à Lille, "un signe qui va dans le sens de l'apaisement". Elle recevra aussi les quatre autres organisations étudiantes représentatives (Fage, Uni, Cé, PDE), bien que peu ou pas impliquées dans le mouvement." D'une : merci l'UNEF! Opportunistes eux? Bien sûr que non voyons! De deux : où est l'intérêt de recevoir des syndicats qui ne sont pas ou peu impliqués dans le mouvement?? Là, j'avoue que quelque chose m'échappe, mais ça doit sûrement être dû au fait que je n'ai pas fait l'ENA, c'est vrai je ne suis qu'une pauvre glandeuse.
Continuons dans le dialogue de sourd : "Le Premier ministre François Fillon a annoncé lundi la signature, "dans le courant de la semaine", d'un protocole-cadre avec les présidents d'université (CPU).François Fillon s'est engagé lundi à formaliser par un accord écrit la promesse faite par Nicolas Sarkozy, pendant sa campagne électorale, d'augmenter le budget de l'université, afin de tenter de désamorcer le mouvement de contestation contre la loi Pécresse. Le protocole-cadre doit permettre de "solenniser" la promesse électorale de Nicolas Sarkozy "d'apporter un milliard d'euros supplémentaire à l'université tous les ans pendant cinq ans, c'est-à-dire d'augmenter le budget (...) de 50% en cinq ans". Euh oui, merci de votre générosité, ça nous va droit au coeur, mais dites moi, messieurs, avez-vous vraiment écouté les revendications ou faites-vous juste semblant de vous intéresser? Ah, ni l'un, ni l'autre! Si ces messieurs dames avaient branché leurs sonotones, ils auraient compris que le gros de nos revendications ne concerne pas le budget. Bien sûr il y a de ça, mais ce n'est pas le plus révoltant. On sent un peu la culpabilisation venir, genre on leur débloque encore plus de fric (sous-entendu on accentue la dette de l'Etat), et ils ne sont toujours pas contents! Ben non, pas contents, mais c'est bien connu, les Français ne sont bons qu'à gueuler nan? Et puis dans le même ordre d'idée, j'en ai un peu ma claque des gens qui ne voient pas au-delà du bout de leur nez, et qui au lieu de s'en prendre au gouvernement qui laisse pourir la situation, s'en prennent encore et toujours aux grévistes (c'est la même chose avec les cheminots, on l'a bien vu). Evidemment, c'est nous qui sommes en grève, on est juste bons à faire chier le monde, et donc c'est entièrement notre faute. Mais bien sûr! Et la marmotte...!
Et bien que les gens continuent à gueuler s'ils ne savent faire que ça, qu'ils continuent d'occulter le vrai problème, en faisant cela ils donnent raison au gouvernement qui ne souhaite qu'une chose : que l'on se monte les uns contre les autres! Et bien allons-y gaiement, avec le sourire! De toute façon, moi je commence à saturer, j'ai plus envie de me casser le cul à essayer de faire entendre raison à des gens fermés, qui n'ont jamais entendu parler du mot solidarité, et qui ne voient pas plus le loin que le bout de leur nez (eh!). Comment? J'ai l'air de me sentir supérieure aux autres? Soit, si ça peut vous faire plaisir de penser cela, je vous le concède! Moi je ne parlerais pas de supériorité mais plutôt de lucidité, mais bon, les gens peuvent bien penser ce qu'ils veulent désormais, je laisse le gouvernement, les anti-grévistes, gagner.... Qui est supérieur à l'autre maintenant?